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Camilla NAPPI

 

Les notions de « transition écologique » et « transition énergétique » au prisme du discours institutionnel : entre variation et enjeux environnementaux

 

 

Camilla Nappi
Università degli Studi di Napoli Parthenope
camilla.nappi001@studenti.uniparthenope.it


Abstract
This research examines the conceptual evolution of the notions ‘ecological transition’ and ‘energy transition’ in the discourses of the Ministry of the Environment in charge in France between 2007 and 2017. Adopting the approach of the ‘formula’ within the framework of institutional discourse analysis, this article aims to show to what extent the ministerial speeches of the period in question played a decisive role in the emergence, implementation, and dissemination of these notions, as well as in the process of institutionalization in France of the ecological and energetic issues.

Résumé
Cette contribution analyse l’évolution conceptuelle et le fonctionnement discursif des notions de « transition écologique » et de « transition énergétique » dans les discours du ministère de l’Environnement en France entre 2007 et 2017. En utilisant une approche « formulaire » dans le cadre de l’analyse du discours institutionnel, cette recherche vise à montrer dans quelle mesure les discours ministériels de la période concernée ont joué un rôle déterminant dans l’émergence, l’implantation et la diffusion desdites notions au sein des allocutions officielles de la période étudiée, aussi bien que dans le processus d’institutionnalisation en France des enjeux écologique et énergétique.


 

1. Introduction

Au cours des dernières années, les transitions écologique et énergétique sont devenues l’un des piliers essentiels de l’action gouvernementale française pour répondre efficacement à l’urgence climatique et préserver durablement la biodiversité. En effet, les nombreuses alertes lancées par les scientifiques du GIEC[1] et les acteurs de la société civile ont montré clairement la nécessité d’élaborer un nouveau modèle socio-économique qui soit compatible avec la sauvegarde de la planète et des ressources naturelles. Depuis sa création en 1971, le ministère de l’Environnement a placé la protection de la biodiversité au cœur de ses initiatives pour la lutte contre le dérèglement climatique, tout en considérant le rôle capital qu’elle peut jouer dans l’adaptation et l’atténuation du changement climatique[2]. Ainsi, la biodiversité est devenue l’un des leviers prioritaires de la feuille de route gouvernementale et ministérielle en vue d’accélérer les transitions écologique et énergétique, comme le montrent la Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages de 2016[3], le 2e Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-2) de 2018[4], la création de l’Office français de la biodiversité (OFB) en 2020[5] et la 3e Stratégie nationale biodiversité 2030 (SNB) de 2021[6].

S’inscrivant dans le cadre théorique et méthodologique de l’analyse du discours institutionnel (KRIEG-PLANQUE & OGER 2012, KRIEG-PLANQUE 2012), par le biais d’une approche « formulaire » (KRIEG-PLANQUE 2009 : 78), notre recherche vise à retracer l’évolution conceptuelle des notions de « transition écologique » et « transition énergétique », ainsi que leur fonctionnement discursif (KRIEG-PLANQUE 2003, 2009, 2012 ; AMOSSY et al. 2014) dans les prises de parole publiques des Ministres chargés de l’Environnement en France au cours de la décennie 2007-2017.

L’objectif est de montrer dans quelle mesure ces discours ministériels ont joué un rôle déterminant dans l’émergence, la diffusion et l’implantation desdites notions au sein des allocutions officielles de la période étudiée, aussi bien que dans le processus d’institutionnalisation des enjeux écologique et énergétique. À cet effet, le corpus créé permet de saisir la « plasticité sémantique » (KRIEG-PLANQUE 2010 : 6) caractérisant la genèse de ces notions – qui se manifeste, entre autres, dans l’apparition de multiples variantes et paraphrases témoignant des différentes formes de figement adoptées par ces notions au fil des discours – aussi bien que de repérer les formulations qui façonnent leur univers discursif. En ce sens, l’analyse du corpus atteste comment les discours ministériels autour des transitions écologique et énergétique portent la trace des enjeux sociopolitiques et institutionnels qu’ils engagent, parmi lesquels la protection de la biodiversité et la lutte contre le dérèglement climatique occupent un rôle de premier plan.

2. Choix méthodologiques et corpus

Notre recherche s’inscrit dans une démarche propre à l’analyse du discours à la française (ADF), qui vise à mettre en exergue la manière dont les discours institutionnels obéissent à des régularités et participent à la stabilisation des énoncés qui se manifeste au niveau lexical par « des phénomènes de formulations conventionnels, […] de figement, de collocation […], dont les formules fournissent une illustration privilégiée » (KRIEG-PLANQUE & OGER 2012 : 94). Cette étude adopte donc une approche « formulaire » qui a été théorisée en analyse du discours par Alice Krieg-Planque dans le sillage des travaux de Jean-Pierre Faye, Pierre Fiala et Marianne Ebel (FIALA & EBEL 1983 : 173 ; CHARAUDEAU & MAINGUENEAU 2002 : 274). La notion de « formule » désigne « un ensemble de formulations qui, du fait de leurs emplois à un moment donné et dans un espace public donné, cristallisent des enjeux politiques et sociaux que ces expressions contribuent dans le même temps à construire » (KRIEG-PLANQUE 2009 : 7). L’approche de la formule permet donc d’observer comment les phénomènes linguistiques fournissent un moyen d’accès aux matérialités discursives (ibid. : 30).

Pour dévoiler le parcours formulaire de la notion de « transition » dans ses volets « écologique » et « énergétique », nous avons choisi comme observatoires les discours produits par le ministère chargé de l’Environnement entre 2007 et 2017.

Le corpus compte 100 textes téléchargés via le site Vie-publique.fr[7] et comprend les « prises de parole publiques » (OLLIVIER-YANIV 2003 : 89) de six ministres de l’Environnement entre 2007 et 2017, qui se sont succédé notamment sous les présidences de Sarkozy et de Hollande – à savoir Jean-Louis Borloo, Nathalie Kosciusko-Morizet, Nicole Bricq, Delphine Batho, Philippe Martin et Ségolène Royal. Ces prises de parole ont été envisagées comme un échantillon représentatif de la diversité au sein de la majorité ministérielle, l’analyse ne prenant pas en compte, en l’occurrence, les spécificités propres à chaque locuteur.

Les circonstances de production de ces discours sont très variées et comprennent au sens large :

  • des allocutions prononcées devant des agences publiques ou des commissions parlementaires françaises/européennes[8];
  • des allocutions d’ouverture/de clôture à des congrès, des colloques et des forums organisés par des associations, des organisations, des syndicats, etc.
  • des présentations de projets de loi au Parlement français[9];
  • des inaugurations officielles[10] et des entretiens avec la presse ;
  • des questions au gouvernement, des tables rondes et des débats avec les parlementaires français.

La période retenue (2007-2017) tient compte de deux événements socio-historiques caractérisant l’évolution des politiques publiques en matière environnementale : (i) le Grenelle de l’environnement en 2007[11] et (ii) le changement de nom du ministère de l’Écologie et du Développement durable en 2017[12]. Ce choix est motivé par la nécessité de cerner la fenêtre temporelle qui a déclenché le processus d’institutionnalisation des enjeux écologique et énergétique. En effet, le lancement du Grenelle a encouragé la prise en compte des problèmes environnementaux par les instances gouvernementales, ouvrant ainsi la voie à des mesures visant à concrétiser les transitions écologique et énergétique[13], tandis que la nouvelle dénomination du Ministère inscrit la « transition écologique » dans ses attributions, en la plaçant au cœur des initiatives en matière de politique environnementale des années à venir.

D’un point de vue méthodologique, l’analyse du corpus s’est déroulée donc en trois phases présentées ci-dessous :

  1. en premier lieu, nous avons dépouillé les textes sélectionnés manuellement, afin d’analyser de plus près les contextes d’occurrence des notions étudiées, aussi bien que de repérer certains types de défigement ;
  2. dans un second temps, nous avons mené une exploration à l’aide du concordancier AntConc[14], qui a permis de comparer la fréquence d’occurrence des notions étudiées. Nous avons créé, entre autres, des sous-corpus par an, afin d’observer la distribution des occurrences dans la période concernée ;
  3. enfin, nous avons analysé les données recueillies, afin de retracer l’émergence formulaire et le fonctionnement discursif de la notion de « transition » dans les discours ministériels de la période concernée.

Avant de nous plonger au cœur de notre analyse, nous souhaitons présenter un aperçu des étapes fondamentales qui ont conduit à l’implantation de la notion de « transition » dans le domaine de l’écologie en Europe et en France, de manière que nous puissions étayer notre hypothèse principale de recherche.

3. La notion de « transition » : étapes préliminaires d’un fonctionnement formulaire

Si l’appel à la transformation de nos sociétés contemporaines vers la durabilité peut s’avérer, de quelque manière, assez récent, la notion de « transition » appliquée à la question environnementale remonte aux années 1970 et figure dans des textes pionniers (SEMAL 2017, BOISSONADE 2017), tels que le Rapport Meadows de 1972 et le Rapport Brundtland de 1987 qui prônent la « transition from growth to global equilibrium » (MEADOWS et al. 1972 : 184), tout comme « the transition to sustainable development » (BRUNDLAND 1987 : 34). Depuis lors, cette notion commence à s’intégrer dans le vocabulaire écologiste, « tout en demeurant floue et étroitement liée à celle de développement durable », qui domine la scène internationale lors des conférences environnementales mondiales des années successives (OUDOT & DE L’ESTOILE 2017 : 15). Cependant, la médiatisation et la popularisation en Europe du concept de « transition » dans le domaine de l’écologie ont été encouragées par le mouvement britannique des transition towns, inauguré par Rob Hopkins, Professeur de l’Université de Kinsale en 2006. S’appuyant sur un guide pratique – le Manuel de la transition ou Transition Handbook (2008) – ces initiatives locales et citoyennes promues en Irlande par Hopkins, visaient à construire des modes de vie alternatifs et moins dépendants du pétrole, en mettant en place des solutions pour répondre aux dérèglements climatiques (KRAUZ 2014).

En France, les premières attestations officielles de la notion de « transition » dans ses volets écologique et énergétique remontent à 2012 et notamment à l’issue de la Conférence environnementale sur le développement durable qui :

[…] traduit l’importance qu’accordent le Président de la République et le Gouvernement aux grands enjeux environnementaux, ceux du changement climatique, de la rareté des ressources et du recul de la biodiversité mondiale, avec la volonté d’engager la ‘transition vers un nouveau modèle de développement durable’[15].

En ce sens, les notions de « transition écologique » et « transition énergétique » apparaissent dans la Feuille de route sur la transition écologique, publiée à la suite des travaux de ladite Conférence (ibidem) :

Le Président de la République, dans son discours d’ouverture, a fixé le cap pour notre pays : faire de la France la nation de l’excellence environnementale. Il a indiqué clairement la voie à suivre pour engager la France dans la transition énergétique, fondée sur la sobriété et l’efficacité, ainsi que sur le développement des énergies renouvelables, et plus globalement dans la transition écologique (ibidem).

Or, si les attestations ci-dessous prouvent, de quelque sorte, le figement desdites notions, c’est-à-dire le fait qu’elles commencent, à partir de 2012, à circuler dans l’espace public en tant que formules, nous supposons que leur émergence soit antérieure et encouragée par le ministère de l’Environnement.

Pour étayer notre perspective, nous analyserons donc les discours ministériels de 2007-2017, dans le but de montrer dans quelle mesure cette institution a joué un rôle considérable dans l’implantation de ces notions, aussi bien que dans leur mise en circulation en tant que formules.

3.1 Les parcours formulaires de « transition écologique » et « transition énergétique »

Pour retracer le parcours formulaire de la notion de « transition » dans sa double articulation dans les syntagmes « transition + écologique » et « transition + énergétique », nous avons en premier lieu observé la distribution de ses occurrences dans notre corpus et nous avons détecté ses premières attestations à compter de 2008. En effet, c’est à partir de ce moment-là, qu’elle commence à paraître en combinaison avec l’adjectif « énergétique » et donc dans l’expression figée « transition énergétique », aussi bien que dans des paraphrases renvoyant au concept de « transition écologique » :

Nous devrons canaliser ces moyens d’investissements pour financer la transition énergétique : celle des transports, celle du bâtiment, celle du secteur énergétique. (J.-L. Borloo, 15/07/2008)

Nous avons besoin d’économiser la ressource pour assurer une transition en douceur entre deux modèles de croissance. (J.-L. Borloo, 16/07/2008)

Bref, l’OME peut incarner la nouvelle gouvernance indispensable pour accélérer, au Nord comme au Sud, la transition urgente vers une économie bas carbone et plus sobre en ressources. (N. Kosciusko-Morizet, 01/09/2011)

Ces remarques chronologiques permettent également de situer d’un point de vue conceptuel le processus de terminologisation de la notion de « transition », et donc de cerner le moment à partir duquel elle commence à figurer dans les discours ministériels en référence aux enjeux écologique et énergétique. En ce sens, les paraphrases ci-dessous témoignent d’un usage de « transition » non plus dans son sens traditionnel de « passage d’un état à l’autre »[16], mais ce mot finit plutôt pour désigner l’« ensemble des changements imprimés au modèle économique et social dans le but de répondre aux exigences du développement durable et de réduire l’empreinte écologique de la société »[17].

Par ailleurs, le concept de « transition écologique » est également évoqué par des unités lexicales telles que « mutation », « changement », « transformation », présentes au fil des discours en tant que synonymes qui en reprennent la signification :

Le temps pour le Parlement d’apprécier le diagnostic du Grenelle de l’Environnement, de fixer le cadre, les objectifs, le calendrier et les moyens de parvenir et d’accompagner une mutation sans précédent par son ampleur et par sa vitesse de notre économie, de notre modèle énergétique, de nos modes de consommation et de production, et de notre société. (J.-L. Borloo, 08/10/2008)

Et c’est donc ce compromis du possible, ce changement radical de stratégie, […], qui est vous est proposé aujourd’hui dans les transports, dans l’énergie, dans l’aménagement urbain, dans la construction et dans l’agriculture […]. (Borloo, 27/01/2009)

Je vous invite donc à imaginer cette transformation de notre société : de notre industrie et de notre recherche, de notre agriculture et de nos services, de nos villes et de nos territoires, de nos productions et de nos échanges, de notre travail et de nos loisirs. (Batho, 12/10/2012)

À ce titre, ces unités lexicales figurent parallèlement dans des formulations créées par commutation nominale, en remplaçant le mot « transition » dans sa combinaison avec l’adjectif « écologique » :

Il y a enfin la question du « verdissement des fonds structurels » c’est-à-dire de l’utilisation des mécanismes traditionnels de la solidarité européenne au service de la mutation écologique. (J.-L. Borloo, 16/07/2008)

La France a besoin de la créativité des Parcs en matière de participation citoyenne, de gouvernance locale, de savoir-faire dans l’implication de 3 millions d’habitants qui vivent dans les 7 millions d’hectares de territoire classés, parce que l’adhésion des citoyens au changement écologique est une des clefs essentielles de la réussite. (Batho, 12/10/2012)

C’est un combat que nous devons mener ensemble pour convaincre que la sortie de crise passe par la transformation écologique qui doit faire de l’écologie non pas une contrainte mais un levier pour créer des emplois, développer l’économie verte, changer nos modes de consommation et nos modes de vie, réduire les inégalités sociales, en un mot vivre mieux. (Batho, 5/03/2013)

Nous pouvons donc considérer ces formulations en tant que variantes constitutives de la formule « transition écologique », compte tenu du fait que la plupart d’entre elles datent d’avant 2011, ou bien avant sa première attestation dans notre corpus :

Pour cette raison, les smartgrids sont une filière centrale de la transition écologique de l’économie mondiale. (Kosciusko-Morizet, 29/03/2011)

Ainsi, la présence de ces variantes est susceptible de prouver dans quelle mesure la genèse de ladite formule se caractérise par une plasticité sémantique qui fait ressortir la complexité de sa trame lexico-syntaxique[18].

Quant à la notion de « transition énergétique », un aspect intéressant à remarquer concerne sa périodisation dans le corpus analysé. En effet, comme nous l’avons dit, il semble que la notion de « transition » se cristallise tout d’abord dans le syntagme « transition + énergétique » qui remonte dans les discours ministériels à 2008, tandis que la notion de « transition écologique » y apparaît trois ans plus tard (2011). Cela pourrait donc nous amener à penser que « transition énergétique » a acquis une prédominance dénominative au fil des discours concernés par rapport à « transition écologique ». Cependant, on dirait bien que la notion de « transition écologique » a anticipé d’un point de vue conceptuel celle de « transition énergétique », compte tenu de la relation d’hyperonymie-hyponymie que ces unités lexicales entretiennent. En ce sens, certaines des ressources lexicographiques consultées[19] définissent la « transition énergétique » en tant qu’hyponyme de « transition écologique »[20].

Nous supposons donc qu’une analyse plus détaillée du fonctionnement discursif des deux notions permettrait de mieux clarifier cette incongruence entre les plans diachronique et conceptuel, aussi bien de comprendre pourquoi la « transition énergétique » a gagné une priorité discursive par rapport à la « transition écologique ».

3.2. Fonctionnement formulaire et discursif de « transition écologique » et « transition énergétique »

En premier lieu, si nous observons la distribution des occurrences des deux notions dans notre corpus, nous pouvons cerner la temporalité à partir de laquelle la « transition écologique » et la « transition énergétique » commencent à se propager et à circuler dans les discours ministériels en tant que formules.

Figure 1 – Fréquence d’occurrence de « transition écologique » et « transition énergétique » (2007-2017).

Le diagramme ci-dessous identifie la période 2012-2015 en tant que fenêtre temporelle privilégiée en mesure de prouver le statut formulaire de « transition écologique » et « transition énergétique » dans les discours ministériels analysés.

D’après nous, ce pic soudain est dû à la portée qu’ont gagnée les transitions écologique et énergétique à la suite de certaines initiatives ministérielles qui ont marqué un tournant décisif dans l’histoire des politiques environnementales publiques en France, à savoir la Conférence environnementale de 2012, le lancement du Débat National pour la Transition Énergétique de 2012 et la création du Conseil National de la Transition Écologique en 2013. Ces initiatives ont donc joué un rôle fondamental dans l’institutionnalisation de l’urgence écologique, étant donné qu’elles ont posé les jalons pour l’approbation de la Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015.

Par ailleurs, la périodisation des deux formules dans notre corpus permet de bien réfléchir sur leur fonctionnement discursif, ainsi que de motiver la prédominance dénominative de la transition énergétique dans les discours analysés.

Pour étayer notre point de vue, il faut revenir sur la distribution des fréquences, ce qui fait ressortir un écart concernant le nombre d’occurrences des deux notions dans notre corpus. Cela nous a poussées à supposer que la notion de « transition énergétique » a gagné progressivement une place privilégiée dans les discours ministériels de la période concernée, par rapport à celle de « transition écologique ». Cette focalisation discursive pourrait s’expliquer par le fait qu’au fil des années la transition énergétique est devenue l’un des volets prioritaires des actions ministérielles visant à concrétiser la transition écologique et à contenir l’urgence climatique. Cela se manifeste au niveau lexical par son insertion dans des expressions figées incluant des noms propres d’événements, aussi bien que des textes et mesures législatifs tels que :

  • débat (national) sur la transition énergétique ;
  • loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte ;
  • loi (sur la/de programmation) de la transition énergétique ;
  • projet de loi relatif à la transition énergétique ;
  • fonds (de financement) de la transition énergétique ;
  • crédit d’impôt pour la transition énergétique.

Ces formulations, qui façonnent le parcours formulaire de ladite notion, portent alors la trace des engagements institutionnels en faveur de la transition énergétique, aussi bien que de la saillance discursive qui lui accorde le ministère de l’Environnement, notamment entre 2012 et 2015.

D’après nous, cette priorité discursive a parallèlement eu des effets sur l’utilisation des deux termes. À cet effet, les notions de « transition écologique » et « transition énergétique » commencent, à partir de 2015, à figurer dans notre corpus souvent en combinaison dans des formulations créées par coordination :

Les entreprises et groupes financiers vont comprendre qu’en finançant la transition énergétique et écologique, ils se financent eux-mêmes. (Royal 06/05/2015)

Si nous réussissons à accélérer la transition écologique et énergétique et à la mettre à la portée de tous par des transferts de technologie vers les pays les plus pauvres, nous aurons les moyens de définir un modèle de développement assis sur des valeurs de civilisation permettant à la planète de nourrir ses habitants, qui seront 10 milliards en 2050. (Royal 06/05/2015)

Et l’appel à projets « Initiative PME Biodiversité 2015 », lancé dans le cadre de son action « Démonstrateurs de la transition écologique et énergétique », a rencontré un vif succès et permis de sélectionner 13 projets innovants qui bénéficient de 6,6 millions d’euros d’investissement et de 2,2 millions d’aides de l’État. (Royal 19/01/2016)

Pendant la COP21, le label « transition énergétique et écologique pour le climat » a été lancé. (Royal, 25/10/2016)

Ces exemples prouvent dans quelle mesure la « transition énergétique » et la « transition écologique » deviennent pour le ministère de l’Environnement deux notions interchangeables et interdépendantes, à tel point qu’elles se brouillent et se confondent au fil des discours.

Remonter le fil conducteur des parcours formulaires des notions étudiées a permis, entre autres, de dévoiler un autre aspect discursif intéressant qui mérite notre attention. En effet, l’analyse du corpus fait ressortir deux enjeux sociopolitiques et institutionnels qui sont susceptibles de façonner l’univers discursif et le fonctionnement formulaire des transitions écologique et énergétique, à savoir la protection de la biodiversité et la lutte contre le dérèglement climatique.

En ce sens, de nombreuses initiatives ministérielles ont vu le jour au cours des dernières années, afin de mettre en place un nouveau modèle socio-économique et énergétique global qui soit plus propre et respectueux de l’environnement. Ainsi, la préservation de la biodiversité et la lutte contre le dérèglement climatique sont devenues deux topoï fondamentaux des discours ministériels autour des transitions écologique et énergétique.

À cet effet, « biodiversité » et « dérèglement » apparaissent parmi les unités lexicales les plus récurrentes dans notre corpus :

Figure 2 – Les mots-clés des discours ministériels (2007-2017).

Nous pouvons considérer donc la fréquence d’occurrence de ces unités comme un indice de l’intérêt que le ministère de l’Environnement porte vis-à-vis de ces enjeux environnementaux.

Un autre aspect important à souligner concerne le fait que « biodiversité » et « dérèglement climatique » figurent souvent dans les discours analysés en tant que cooccurrences privilégiées de « transition écologique » et/ou de « transition énergétique » :

Le Président de la République avait fixé deux premières priorités : la transition énergétique et la biodiversité. (Batho, 5/04/2013)

Transition écologique et énergétique, gestion responsable de notre sous-sol, préservation de notre biodiversité, pacte de responsabilité écologique, voilà Mesdames et Messieurs ma feuille de route, avec des objectifs de court et de long terme, dans tous les cas des urgences. (Martin, 29/01/2014)

La première, qui s’est tenue à l’automne 2012, a permis de définir un ensemble d’actions qui constituent le volet « biodiversité » de la première feuille de route de la transition écologique. (Martin, 26/03/2014)

Je compte sur le CEA pour jouer un rôle central dans la transition énergétique et climatique de la France, pour trouver des solutions et réaliser des ruptures technologiques qui pourront être utilisées dans le monde entier dans la lutte contre le dérèglement climatique. (Royal, 7/10/2015)

Alors il lui revient de prendre ses responsabilités pour accélérer la transition énergétique et pour inventer un modèle moins prédateur des ressources naturelles, en transférant à ceux qui souffrent du dérèglement climatique sans en être à l’origine, les technologies du développement durable. (Royal, 4/10/2016).

On dirait bien que les unités linguistiques « transition écologique et/ou énergétique », « biodiversité » et « dérèglement climatique » sont présentes dans les discours ministériels comme une sorte de « trio discursif ». En ce sens, les extraits ci-dessous présentent la sauvegarde de la biodiversité comme un volet prioritaire de l’action ministérielle visant à concrétiser les transitions écologique et énergétique, tandis que ces dernières s’avèrent être une étape incontournable pour réduire les impacts du dérèglement climatique.

D’après nous, c’est la « biodiversité » à agir comme une sorte de « trait d’union discursif » susceptible de relier les défis écologique et climatique. À ce titre, les discours ministériels mettent en exergue la relation cause à effet qui existe entre le dérèglement climatique et l’érosion de la biodiversité :

Un mot aussi, car c’est très important, du lien entre la protection du climat et la protection de la biodiversité. Elles sont inséparables car le dérèglement climatique détruit la biodiversité et ses écosystèmes qui, pourtant, nous protègent de ses impacts. (Royal, 27/10/2015)

[…] raison pour laquelle climat et biodiversité sont étroitement liés. Facteur de résistance aux impacts du changement climatique, la biodiversité est en même temps victime directe de ses dégâts. (Royal, 7/7/2015)

On le sait, le dérèglement climatique aggrave l’érosion de la biodiversité, fragilise les écosystèmes qui nous rendent pourtant des services vitaux, les espèces végétales et animales n’ayant plus le temps de s’adapter […]. Mais […] une biodiversité intelligemment préservée et valorisée limite les émissions de gaz à effet de serre et les pollutions, atténue la dérive climatique et protège mieux de ses conséquences […]. (Royal, 10/02/2015)

En effet, si le dérèglement climatique entraîne la dégradation et la perte de la biodiversité, elle contribue, en revanche, à l’atténuation et à l’adaptation à celui-ci. Ainsi, ce lien permet de justifier l’accent croissant mis par le ministère de l’Environnement sur la préservation de la biodiversité et de motiver son intégration dans les discours autour des transitions écologique et énergétique.

4. Conclusion

Cette analyse a eu comme objectif de retracer l’émergence des notions de « transition écologique » et « transition énergétique » en France, en prenant comme point de départ les discours du ministère de l’Environnement entre 2007 et 2017.

En suivant le cheminement des usages de ces unités lexicales au fil des discours, nous avons observé que les notions de « transition écologique » et « transition énergétique » commencent à paraître dans les prises de parole ministérielles depuis 2008, alors que leurs attestations officielles datent dans l’espace public à partir de 2012. Cela a permis, de quelque sorte, de mettre en valeur la place tenue par le ministère de l’Environnement dans le processus d’institutionnalisation des défis écologique et énergétique.

Par ailleurs, nous avons retracé le parcours formulaire des deux notions étudiées, afin de mettre en exergue des aspects intéressants caractérisant leur fonctionnement discursif, à savoir la priorité accordée à la « transition énergétique » par rapport à la « transition écologique », le brouillage notionnel caractérisant la mise en discours de ces concepts et la présence de topoï discursifs qui portent la trace des enjeux institutionnels que ces notions engagent, tels que la protection de la biodiversité et la lutte contre le dérèglement climatique.

Cette recherche peut se configurer donc comme un point de départ pour analyser l’évolution des discours ministériels autour des transitions écologique et énergétique depuis 2017, notamment en prenant en compte l’influence de certains événements sociohistoriques contemporains, tels que la crise énergétique, la guerre russo-ukrainienne, etc., aussi bien que pour dévoiler les stratégies discursives mobilisées par les acteurs principalement impliqués dans l’institutionnalisation des enjeux écologique et énergétique.

 

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MEADOWS, Dennis et al., The Limits to Growth, New York, Universe Books, 1972, http://www.donellameadows.org/wp-content/userfiles/Limits-to-Growth-digital-scan-version.pdf.

OLLIVIER-YANIV, Caroline, « 8. Des conditions de production du discours politique : les « écrivants » des prises de parole publiques ministérielles », in Bonnafus S. (dir.) et al., Argumentation et discours politique : Antiquité grecque et latine, Révolution française, monde contemporain, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2003, p. 89-98, http://books.openedition.org/pur/24835.

OUDOT, Julie, DE L’ESTOILE, Étienne, « La transition écologique, de Rob Hopkins au ministère », Regards croisés sur l’économie, n. 26, janvier 2020, p. 14-19, https://doi.org/10.3917/rce.026.0014.

SEMAL, Luc, « Une mosaïque de transitions en catastrophe. Réflexions sur les marges de manœuvre décroissantes de la transition écologique », La Pensée écologique, 2017, n. 1, https://doi.org/10.3917/lpe.001.0145.

 


[1] Avec ses six « Rapports » publiés depuis trente ans, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat fournit un état des lieux régulier sur l’évolution du climat, ses causes et ses impacts (en ligne : https://www.ipcc.ch/languages-2/francais/publications/, consulté le 12/03/2024).

[2] La biodiversité est fondamentale non seulement pour des raisons écosystémiques, mais elle fournit également des services indispensables face à l’aggravation des conditions environnementales. En ce sens, elle permet d’absorber et de stocker le dioxyde de carbone, de purifier l’air et l’eau, d’améliorer la qualité et la diversité alimentaires, de créer des emplois durables, etc. (Cf. Ministère de la Transition écologique, La biodiversité s’explique, septembre 2021, en ligne : https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/10004_brochure-32p_Biodiversite-s-explique_web_planches.pdf, consulté le 13/03/2024).

[3] Cf. Journal officiel de la République Française, Loi n° 2016-1087 du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, JORF n° 0184 du 9 août 2016 (en ligne : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000033016237, consulté le 13/03/2024).

[4] Ce deuxième plan poursuit les objectifs du 1er PNACC 2011-2015, c’est-à-dire le Plan national d’adaptation au changement climatique présenté par le ministère de l’Écologie en 2011 (Cf. Ministère de la Transition écologique, Adaptation de la France au changement climatique, 13/04/2022, en ligne : https://www.ecologie.gouv.fr/adaptation-france-au-changement-climatique, consulté le 18/03/2024).

[5] Cf. Journal officiel de la République Française, Loi n° 2019-773 du 24 juillet 2019 portant création de l’Office français de la biodiversité, JORF n° 0172 du 26 juillet 2019 (en ligne : https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000038821234, consulté le 18/03/2024).

[6] Cette mesure a été lancée dans le sillage des stratégies précédentes couvrant les périodes 2004-2010 et 2011-2020 (Cf. Ministère de la Transition écologique, Stratégie nationale pour la biodiversité 2030, mars 2022, pp. 24-28. En ligne : https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/strategie%20Biodiversit%C3%A9%202030_1er%20volet.pdf, consulté le 18/03/2024).

[7] Il s’agit d’un un portail d’information rattaché aux services du Premier ministre et consacré aux politiques publiques. Créé en 2002 par la Direction de l’information légale et administrative (DILA), Vie-Publique.fr (https://www.vie-publique.fr/) est un site d’information qui vise à faciliter aux citoyens l’accès aux politiques publiques et d’appréhender les grands débats de la vie publique (Cf. Vie-Publique.fr, À propos, 08/02/2022, https://www.vie-publique.fr/vie-publique-propos, consulté le 18/03/2024).

[8] Pour n’en nommer que quelques-unes, parmi ces instances nous retrouvons : le Conseil économique, social et environnemental, la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, la Commission Environnement du Parlement européen (ENVI), etc.

[9] À ce titre, citons le projet de loi de programme relatif à la mise en œuvre du Grenelle présenté le 8 octobre 2008 à l’Assemblée nationale par le ministre de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, M. Jean-Louis Borloo (en ligne : https://www.vie-publique.fr/discours/174057-declaration-de-m-jean-louis-borloo-ministre-de-lecologie-de-lenergi, consulté le 18/03/2024).

[10] Citons la déclaration de la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, Mme Delphine Batho, lors de l’inauguration du parc naturel régional (PNR) des Préalpes d’Azur le 22 juillet 2013 (en ligne : https://www.vie-publique.fr/discours/185683-declaration-de-mme-delphine-batho-ministre-de-lecologie-du-developpem, consulté le 18/03/2024).

[11] Initié par Jean-Louis Borloo, Ministre d’État sous la présidence de Sarkozy, le Grenelle de l’Environnement prévoit des rencontres politiques qui ont eu lieu en France entre juillet et octobre 2007 ayant pour objectifs des actions concrètes et sur le long terme en faveur de l’environnement (Cf. D. Boy, « Le Grenelle de l’environnement : une novation politique ? », Revue française d’administration publique, 134, 2010, pp. 313-324. En ligne : https://doi.org/10.3917/rfap.134.0313, consulté le 18/03/2024).

[12] Cf. Journal Officiel de la République Française, Décret n° 2017-1071 du 24 mai 2017 relatif aux attributions du ministre de la transition écologique et solidaire, JORF n° 0123 du 25 mai 2017 (en ligne : https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000034807059, consulté le 18/03/2024).

[13] Les lois issues du Grenelle de 2009 de 2010 ont préparé le terrain pour la Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 (Cf. Agence de la transition écologique, Les lois Grenelle et Transition énergétique pour la croissance verte, 04/01/2017. En ligne : https://expertises.ademe.fr/batiment/elements-contexte/politiques-vigueur/lois-grenelle-transition-energetique-croissance-verte, consulté le 18/03/2024).

[14] Ce logiciel – développé en 2004 par Laurence Anthony, Professeur à l’Université Waseda au Japon – a servi donc, dans un sens large, pour étudier les concordances des notions étudiées. Plus précisément, nous avons utilisé la dernière version 4.1.4, tout en ayant recours aux fonctions « KWIK », « Cluster », « N-grams », « Collocate » et « Word » pour analyser de plus près les mots-clés en contexte, les segments répétés, les collocations et la fréquence d’occurrence des notions étudiées.

[15] Ministère de l’Écologie et du Développement durable, Feuille de route pour la transition écologique, 2012, p. 1, en ligne : http://www.textes.justice.gouv.fr/art_pix/Feuille_route_trans_eco_20121221.pdf, consulté le 18/03/2024.

[16] Trésor de la langue française informatisé, s.v. « transition » (en ligne : http://stella.atilf.fr/Dendien/scripts/tlfiv5/visusel.exe?35;s=2506775460;b=13;r=1;nat=assiste, consulté le 18/03/2024).

[17] Larousse, s.v. « transition écologique » (en ligne : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/transition/79157, consulté le 18/03/2024).

[18] Autrement dit, la présence de ces variantes met en avant la flexibilité et l’adaptabilité de la formule, ce qui signifie qu’elle peut être interprétée de différentes manières et s’adapter à divers contextes. Cette capacité de la formule à se stabiliser se reflète notamment dans la complexité de ses composants lexicaux (les mots utilisés) et syntaxiques (leur structure grammaticale).

[19] Il convient de souligner le manque de ressources lexicographiques et terminologiques francophones disponibles pour les termes « transition écologique » et « transition énergétique ». En ce sens, ces termes sont uniquement présents dans le Dictionnaire Larousse (Cf. Larousse, s.v. « transition écologique », « transition énergétique », en ligne : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/transition/79157, consulté le 18/03/2024), ainsi que dans les bases de données IATE (Cf. IATE, s.v. « transition écologique », « transition énergétique », en ligne : https://iate.europa.eu/entry/result/3580910/fr) et TERMDAT (Cf. TERMDAT, s.v. « transition écologique », « transition énergétique », en ligne : https://www.termdat.bk.admin.ch/search/entry/472037?s=transition%20%C3%A9cologique&sl=2,6,7,8,3&tl=2,6,7,8,3, https://www.termdat.bk.admin.ch/search/entry/90409, consultés le 18/03/2024).
Cependant, il est important de noter que le terme « transition énergétique » est plus largement intégré que le terme « transition écologique ». En effet, le premier a été récemment inclus dans le Grand Dictionnaire Terminologique (Cf. GDT, s.v. « transition énergétique », en ligne : https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/fiche-gdt/fiche/26557368/transition-energetique, consulté le 18/03/2024), ainsi que dans les bases de données France Terme (Cf. France Terme, s.v. « transition énergétique », en ligne : https://www.culture.fr/franceterme/terme/ENVI227, consulté le 18/03/2024) et Termium Plus® (Cf. Termium Plus, s.v. « transition énergétique », en ligne : https://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2alpha/alpha-fra.html?lang=fra&i=1&srchtxt=transition+%C3%A9nerg%C3%A9tique&codom2nd_wet=1#resultrecs, consulté le 18/03/2024). Nous avons constaté, en revanche l’absence de « transition écologique » dans ces ressources.
Des informations plus exhaustives peuvent être trouvées dans des ressources non normatives telles que le Wiktionnaire (Cf. Wiktionnaire, s.v. « transition écologique », en ligne : https://fr.wiktionary.org/wiki/transition_écologique, consulté le 18/03/2024 ; s.v. « transition énergétique », en ligne : https://fr.wiktionary.org/wiki/transition_énergétique, consulté le 18/03/2024).

[20] Cf. Wiktionnaire, s.v. « transition écologique » (en ligne : https://fr.wiktionary.org/wiki/transition_écologique, consulté le 18/03/2024).

 


Per citare questo articolo:

Camilla NAPPI, « Les notions de « transition écologique » et « transition énergétique » au prisme du discours institutionnel : entre variation et enjeux environnementaux », Repères DoRiF, n. 30 – Variations terminologiques et innovations lexicales dans le domaine de la biodiversité et du changement climatique, DoRiF Università, Roma, giugno 2024, https://www.dorif.it/reperes/camilla-nappi-les-notions-de-transition-ecologique-et-transition-energetique-au-prisme-du-discours-institutionnel-entre-variation-et-enjeux-environnementaux/

ISSN 2281-3020

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