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Sarah Nora PINTO, Sergio PISCOPO

 

Analyse morphosémantique de formants significatifs dans les domaines de la biodiversité et du changement climatique en français et en italien[1]

 

 

Sarah Nora Pinto
Università di Napoli L’Orientale
sapinto@unior.it

Sergio Piscopo
Università di Napoli L’Orientale
spiscopo@unior.it


 

Résumé
Le domaine de l’environnement engendre un foisonnement de termes et de concepts nouveaux, créant ainsi de nombreuses innovations lexicales, tant dans la langue courante que dans les domaines spécialisés. Des éléments de formation transnationaux et transdomaines contribuent à cette dynamique. Parmi les formants les plus importants, on trouve bio– et éco-, qui ont déjà fait l’objet d’études spécifiques. Cet article se concentre ainsi sur d’autres formants, tels que agri/agro-, climato– et carbo, ainsi que les préfixes -, re-/ri-, et anti-, identifiés dans un corpus bilingue français-italien créé dans le cadre d’un projet Galilée. L’étude présente une description morphosémantique des formants retenus et examine plus précisément les enjeux idéologiques des formants carbo– et climato-.

Abstract
The environmental field is generating a profusion of new terms and concepts, creating numerous lexical innovations, both in everyday language and in specialist fields. Transnational and cross-domain training elements contribute to this dynamic. Among the most important formants are bio– and eco-, which have been the subject of specific studies. However, this article focuses on other formants, such as agri/agro-, climato– and carbo-, as well as the prefixes -, re-/ri-, and anti-, identified in a bilingual French-Italian corpus created as part of the Galilée project. The study presents a morphosemantic description of the selected formants and examines more specifically the ideological issues surrounding the formants carbo– and climato-.


1. Introduction

Le foisonnement discursif, conceptuel, néologique et terminologique dans le domaine de l’environnement produit inévitablement un grand nombre d’innovations lexicales, en particulier au moyen de nouveaux éléments de formation, souvent transnationaux et transdomaines. Ces innovations, qu’il s’agisse de lexèmes ou de morphèmes, appartiennent aussi bien à la langue courante qu’à différents domaines de spécialité (sciences, économie, politique, commerce etc.) car ils circulent dans des discours particulièrement hétérogènes (DELAVIGNE 2022 : 28), et d’un point de vue morphosyntaxique, ils ont un statut parfois ambigu. Bio– et éco-, formants les plus emblématiques de la dynamique néologique dans ce domaine, ont par ailleurs déjà suscité des études spécifiques (ALTMANOVA et al. 2022 ; KIEGEL-KEICHER 2022 ; DAL, NAMER 2022), en particulier lors de la première exploration du corpus bilingue français-italien, créé dans le cadre du projet Galilée « Variations et innovations lexicales dans le domaine du climat et de la biodiversité »[2]. Nous nous concentrerons ici sur d’autres formants communs aux deux langues, relevés lors de la détection automatique des candidats néologismes dans le corpus, moins productifs en termes de nombre de lexèmes mais néanmoins significatifs tels que agri/agro– (agriécologique, agrotossico) ; climato- (climatosceptique, climalterante) et carbo- (en français carbo-fascisme). Nous prendrons également en considération les innovations lexicales créées par préfixation au moyen de dé- (déconsommer, decarbonizzare), re-/ri- (réempaysannement, rinaturalizzare), et anti- (anti-greewashing, anti-ambientali), apparus également à partir du dépouillement du corpus.

Nous présenterons ici d’un point de vue contrastif une description morphosémantique des formants néologiques retenus. Après avoir exposé la méthodologie suivie pour la constitution du corpus, nous analyserons les compositions savantes des formants agri-, agro– et les préfixes de/re pour enfin nous concentrer sur deux fracto-lexèmes qui cristallisent les enjeux idéologiques caractéristiques des discours environnementaux autour des formants carbo– et climato-.

2. Constitution du corpus et méthodologie

2.1 Constitution du corpus

Dans le cadre du projet Galilée précédemment cité, un premier corpus de repérage de candidats-néologismes appelé « BIO-CLIMAT » a été créé à partir de l’aspiration d’environ 65 000 pages web en français et 30 000 pages web en italien : pages web d’associations écologiques, sections thématiques de journaux quotidiens, de blogs spécialisés et de sites institutionnels, corpus ensuite analysé avec le logiciel Néoveille (CARTIER 2019). D’un point de vue discursif, ce corpus est donc un corpus thématique et non spécialisé, dont les unités relèvent globalement de la langue générale. Les résultats préliminaires ont ensuite été étendus à une recherche plus ample sur les corpus JSI, notamment pour l’étude du formant bio- (ALTMANOVA et al. 2022). Nous avons choisi d’exploiter ce premier corpus plus restreint mais plus thématique, afin de mener une étude qualitative, qui pourrait être la base d’ultérieures recherches quantitatives pour valider ou invalider nos analyses.

Parmi les éléments formants en début de lexèmes repérés dans le corpus, nous avons exclu : géo-/geo-, acqua-, green-, micro-, non-, para-, pré-/pre-, pluri-, car, malgré leur récurrence, les lexèmes qu’ils forment sont peu représentatifs du domaine de la biodiversité et du changement climatique. Bio– et éco– ayant déjà fait l’objet d’analyse dans le cadre du projet, nous avons choisi de centrer notre étude sur des lexèmes composés avec six éléments de formation en particulier : agri-/agro-, climato-/climati-, carbo-/carbono-, anti-, re-/ri- et pour le français dé-. Les formants retenus apparaissent ainsi représentatifs du domaine du point de vue conceptuel et reflètent les besoins dénominatifs qui, dans le domaine de l’environnement, servent essentiellement, comme le synthétisent Balnat et Gérard (2022 :17), à :

– désigner les formes de dégradation environnementale et leurs conséquences sur l’humain et la nature ;
– dénoncer les comportements qui en sont à l’origine et les perpétuent ;
– promouvoir, grâce à de nouveaux concepts, des mesures et des comportements respectueux de l’environnement.

Les ressources utilisées pour la validation des candidats néologismes et leur analyse sont les principales ressources lexicographiques et terminologiques disponibles en ligne : le TLFi, le Petit Robert, le Grand Dictionnaire Terminologique, FranceTerme pour le français, les dictionnaires Treccani, De Mauro, Olivetti pour l’italien ainsi que la banque de données terminologique européenne IATE, et le Wiktionnaire pour les deux langues. Lorsque les lexèmes analysés sont absents de ces ressources, nous avons eu recours pour la datation à la fonctionnalité Ngram de Google. La majorité des néologismes analysés sont apparus à partir des années 2000, bien que certains soient attestés dès les années 1980 (comme anticonsumérisme).

2.2 Résultats quantitatifs et points critiques

Nous avons ainsi obtenu le nombre de lexèmes distincts suivants, avant et après validation manuelle :

La disproportion entre le corpus italien et le corpus français relève d’un biais de départ (le corpus italien étant moins volumineux que le corpus français), mais également d’un problème technique. En effet, parmi les sites italiens choisis pour l’analyse, un certain nombre n’étaient pas dotés de flux RSS nécessaires pour le traitement automatique par le logiciel de Néoveille. Considérant la dissymétrie entre les résultats français et italiens, due en partie au déséquilibre du corpus, nous avons, le cas échéant, complété les résultats par des recherches ultérieures sur Internet au moyen du moteur de recherche Google afin de pouvoir compléter l’analyse contrastive, en exploitant l’isomorphisme fréquent entre les formations françaises et italiennes, pour combler en particulier les absences dans le corpus italien d’unités lexicales formées avec carbo– et de-. Ainsi, les analyses proposées ici reposent premièrement sur l’observation du français pour aller vers l’italien. Nous ne pouvons donc pas tirer de conclusions définitives, en particulier sur la diffusion des néologismes en français et en italien, mais tenter d’esquisser des tendances dans la formation de néologismes dans une optique contrastive.

Dans la lignée des études menées dans le cadre du projet Galilée, nous avons donc adopté la notion de formant qui permet d’englober des éléments de composition savante et pseudo-savante, des dérivations et des fracto-compositions (CARTIER 2018 : 14), sans tracer de frontières fixes entre ces différents procédés. Les formants sont des morphèmes antéposés à une base lexicale généralement autonome et dans les lexèmes observés, c’est le deuxième élément, le déterminé, qui peut donner lieu à des dérivés par suffixation régulière. Le fonctionnement des néologismes étudiés repose sur le patron formant + base (+ suffixe), qui donne un résultat néologique, soit par alliance nouvelle de deux éléments lexicalisés, soit par ajout d’un élément néologique (le formant ou la base). Le principe suit plus ou moins fidèlement les règles des compositions savantes (communes aux deux langues) respectant les matrices internes des deux langues.

Ces formants nous ont paru particulièrement intéressants d’un point de vue contrastif français-italien, dans la mesure où il a été possible de repérer certaines néoformations communes aux deux langues (isomorphisme) ou spécifiques à l’une ou l’autre langue. Contrairement à bio-, nous verrons qu’il y a une dissymétrie en italien et en français accentuée pour les formants climato– et carbo– dont le second, dans la quasi-totalité des cas, est presque absent dans le corpus italien, alors qu’en français il est tout à fait productif. Les lexèmes retenus sont tous des adjectifs ou des substantifs, à l’exception de verbes formés par préfixation comme déconsommer ou rinaturalizzare. D’un point de vue de la typologie des procédés néologiques, nous pouvons classer les néologismes en trois catégories : composition savante, dérivation et fracto-composition.

3. Les compositions savantes

Lorsque le formant et la base lexicale à laquelle il est antéposé sont hérités ou empruntés au fond gréco-latin, on parle traditionnellement de composition savante quand, contrairement à la composition tout court, les éléments de formation ne sont pas autonomes dans la langue. Ce procédé est utilisé à l’origine dans les vocabulaires spécialisés en raison de la motivation plus ou moins évidente des composés, mais on le retrouve aujourd’hui dans la langue générale, et en particulier dans le domaine de l’environnement, étant donné le statut semi-scientifique des discours écologiques : agro-sylvestre, carbonophile, climaticide, climatophobe. Comme le souligne Mortureux, les composés savants sont « très nombreux non seulement en français mais dans toutes les langues romanes et même germaniques » (MORTUREUX 1997 : 48) et permettent la formation d’internationalismes lexicaux, moyennant des adaptations simples aux différents systèmes linguistiques de formations le plus souvent créées en anglais. Dans ce contexte, selon Zwanenburg, la composition savante est en français « la seule forme de composition qui peut être enchâssée dans la dérivation » (ZWANENBURG 1987 : 226-227). Les néologismes étudiés peuvent ainsi donner lieu à des séries dérivationnelles par suffixation : agro-écologie/agro-écologiste/agro-écologisme, etc. Cependant, les composés dits « savants » ne désignent pas toujours un concept scientifique et cela est particulièrement vrai pour les composés en carbono– et en climato-, comme nous le verrons plus loin. Dans notre échantillon, le seul formant qui produit des compositions savantes proprement dites est agro-/agri-.

3.1 Les composés en agro-/agri- et l’alternance de la voyelle de liaison

Agro-, commun aux deux langues, est un élément de composition savante non autonome, emprunté au grec ἀγρός, « champ » intégré au stock lexical du français et de l’italien de spécialité. Ainsi agro-/agri, qui signifie conformément à son sens lexicalisé « relatif à l’agriculture », n’est pas un formant néologique mais il est mobilisé dans la néologie environnementale, car l’agriculture est un domaine à la fois partie prenante des problèmes environnementaux (agrobusiness) et de leurs solutions (agro-écologie). Dans certains cas, agro– est concurrencé par agri-, moins fréquent avec une nette préférence, aussi bien en français qu’en italien, pour la voyelle /o/.

Selon les règles de la composition savante, la voyelle de liaison /i/ est utilisée devant des bases dérivées du latin et la voyelle /o/ devant les mots dérivés du grec ; cependant cette règle théorique semble inefficace pour expliquer l’alternance de la voyelle de liaison. Ainsi, on trouve les doublets agro-écologie et agroecologia qu’agri-écologie et agriecologia[3].

Dans le cas spécifique des composés hybrides, le plus souvent formés par un deuxième élément de matrice étrangère, notamment anglosaxonne, le formant peut à nouveau être à la fois agro– et agri– comme dans les exemples : agribashing et agrobusiness ou agroindustrie. Ainsi, si l’on s’attarde sur ces derniers exemples, le même fonctionnement peut être observé en italien : agrisolare, agribashing et agrobusiness. Il n’y a pourtant pas toujours de parallélisme parfait entre le français et l’italien, y compris en termes d’alternance vocalique, comme pour agro-semencier dont l’équivalent italien serait agrisementi[4]. Une étude fine des contextes d’utilisation (la typologie de discours par exemple) pourrait peut-être aider à dégager des régularités dans la distribution des voyelles de liaison.

 3.2 Surcompositions

Nous observons une certaine propension à la combinaison de formants, comme observé avec bio– et éco– (ALTMANOVA et al. 2002 : 101-102), procédé que l’on peut appeler surcomposition (TOURNIER 1991 : 38), ou « composés lourds » du type agri-photovoltaïque. Ces surcompositions créent souvent des chaînes nominales où le déterminant indique le domaine, tandis que les autres éléments satellites peuvent apparaître soit comme d’autres déterminants, soit comme des formants autonomes. Voici un tableau récapitulatif de ces cas d’isomorphismes en français et en italien :

3.3 Réduction de lexies complexes et synonymie

Dans les cas d’agri-solaire, agri-voltaico et agrivoltaïsme, les bases lexicales suivant agri– ici sont deux réductions différentes de la même lexie complexe « énergie solaire photovoltaïque ». Ce qui donne lieu à une composition hybride dans agri-solaire, et à une composition savante agri-voltaïsme, agrivoltaïque/ agrivoltaico.

En français, la lexie agri-solaire est définie, par exemple, dans un document d’appel à projets de la région française de Nouvelle-Aquitaine : « l’‘agri-solaire’, contraction née de l’association d’agriculture et de solaire, généralement du photovoltaïque, a pour vertu de concilier ces deux activités de production […]. L’agri-solaire consiste à couvrir certaines productions agricoles appropriées que ce soient des cultures végétales (fourrage, vignes, fruits, légumes, fleurs …) ou certains élevages (avicoles, ovins, bovins …), de panneaux photovoltaïques fixes ou orientables compatibles avec les itinéraires techniques de ces productions »[5]. L’équivalent italien agri-solare n’est attesté que dans les syntagmes « Parco Agrisolare » et « bando agri-solare » dans le contexte du PNRR 2022 (plan de relance), document qui connaît une certaine diffusion, ce qui pourrait donc favoriser sa circulation.

Il ressort de ces exemples une certaine tendance du français et de l’italien contemporains à généraliser la composition savante dans ces domaines, englobant à la fois une dimension scientifique et populaire, qui d’une part produit des surcompositions ou des lexies complexes, telles qu’agro-chimico-industriel ou agro-chimico-industriale, et d’autre part permet une diffusion plus large également dans des contextes non scientifiques.

4. La préfixation et les solutions à la crise climatique

Les préfixations en re-/dé- et en re-/ri– ne sont pas spécifiques de l’environnement, mais les lexèmes ainsi obtenus désignent de nouveaux concepts relatifs aux solutions et aux nouveaux comportements (sociaux, économiques etc.) face à la crise écologique et environnementale.

4.1 Les préfixes re-/ri- et dé-/de

Le préfixe re-/ri- s’adjoint principalement à une base verbale ou déverbale et « exprime un mouvement d’inversion » (TLFi : ad vocem), et le Treccani précise qu’il indique également le retour à une phase antérieure, sémantique qui semble mobilisée ici, comme l’illustrent les exemples suivants :

FR : réempaysannement, reforester, renaturer, reterritorialiser, revégétaliser
IT : riforestazione, riafforestazione, ricicolare, rifunzionalizzazione, rinaturalizzare, rivegetazione

Tout à fait régulièrement, les dérivés formés en re– sont majoritairement des verbes, créant à leur tour des dérivations nominales et adjectivales : reforestant, reforestée, reforester ; renaturées, renaturer ; revégétaliser revégétalisé, revégétalisation. Du point de vue sémantique, ces lexèmes sont en étroite relation antonymique avec les dérivés formés en – et (en de– ou s– pour l’italien). Le sens convoqué dans les exemples précédents est clairement un « retour à un état antérieur », et les lexèmes dénomment des actions de réparation des activités humaines. La reforestation est ainsi la réponse à la déforestation, la revégétalisation la réponse à la dévégétalisation etc. Cependant, renaturer ne semble pas dérivé d’un hypothétique *naturer, mais plus probablement un réversif de dénaturer/snaturare. Renaturer signifie donc morphosyntaxiquement remédier à l’action préalable pour revenir à un état naturel, dont l’équivalent italien est rinaturalizzare, attesté dans notre corpus.

En opposition à re-/ri-, le préfixe -/de-, très fréquent en italien et en français dans la formation de verbes également, modifie la base à laquelle il s’associe en lui conférant un sens généralement négatif relevant de « l’éloignement, la privation, la cessation, la négation, la destruction de qqc. », mais aussi « l’action ou l’état contraire, inverse » (TLFi : ad vocem), sens qui est mobilisé dans les exemples issus de notre corpus : décarbonner, déconsommateur, déconsommer, décroissanciste, decroissancisme. Dans ces lexèmes, – conduit à une action positive, puisque comme re-, les dérivés désignent des solutions à la crise écologique. Ainsi, la série déconsommer, déconsommation, déconsommateurs désigne de nouvelles attitudes face à l’hyperconsommation, et se comprend grâce à l’interdiscours en référence au consumérisme. Décroissanciste, décroissancisme, par la présence du suffixe -isme/-iste, relèvent du vocabulaire de l’idéologie.

En italien, en dehors du corpus, est attesté deconsumo dans le supplément de 2009 au Grande dizionario della lingua italiana[6] de l’Accademia della Crusca, mais il semble peu attesté (la requête sur Google donne peu de résultats : 138 et les dérivés ne semblent pas attestés).

4.2 Anti

Le formant anti-, du grec anti– (« en face de », « contre »), est aujourd’hui très productif comme en témoignent ses occurrences dans notre corpus brut et signifie « qui est contre la notion désignée par la base » (TLFi : ad vocem). Anti– forme avec la base principalement des adjectifs et des substantifs. Bien que tiré du grec, anti– ne se limite pas à la composition savante et peut virtuellement précéder tout type de base, ce qui le rapproche des préfixes ; d’ailleurs, le Treccani le classe comme préfixe (les emplois italiens et français sont très proches). De par son contenu sémantique, il est adapté aux contextes polémiques, et fréquent dans les discours médiatique et politique, dans le sens d’« opposé à », « adversaire de » ; sa fréquence dans notre corpus n’est donc pas surprenante. En effet, comme le disent Balnat et Gérard « l’étude de la néologie environnementale ne saurait se limiter aux aspects morphosémantiques ; elle doit également tenir compte de la dimension extralinguistique et notamment idéologique, inhérente à certains mots et locutions. » (BALNAT, GÉRARD). D’autre part, comme le rappelle Delavigne « discours et contre-discours se sont structurés autour de la crise environnementale et la nécessité d’action » (DELAVIGNE 2022 : 48). Ainsi, de domaine scientifique l’écologie est devenue clivante d’un point de vue politique et sociétal.

Dans notre domaine, anti– permet plus précisément de créer des néologismes relatifs aussi bien à la dénonciation (a) (antiécologique/antiambientale) qu’aux solutions (b) (anti-polluant, antiréchauffement). En voici quelques exemples :

FR : anti-hulot, anti-nucléaires, anti-ogm, antibarrage, anticonsommatoire, anti-croissancistes, anticonsumériste, antiécologisme, antiproductiviste, antispecisme
IT : antitrivelle, antigreenwashing, antiambientalismo, antiproduttivista

Parmi ces exemples, nous souhaitons examiner anti-hulot en français et anti-trivelle en italien, qui mettent en lumière comment ce préfixe peut être appliqué pour exprimer des oppositions variées, en référence à des contextes culturels précis. En français, le mot anti-hulot est construit à partir du préfixe anti– associé au nom de l’ancien ministre français de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, qui a démissionné en 2018. En dehors de notre corpus où il n’apparaît qu’une seule fois, le signifiant le plus fréquemment utilisé est anti-Hulot et utilisé en tant qu’épithète : « pacte anti-Hulot »[7], « acte anti-Hulot »[8], etc. Dans d’autres cas, le nom est utilisé en tant que substantif : « vote coalition des anti-Hulot »[9]. Il est probable que ce néologisme ait émergé en réponse à des divergences d’opinion sur des questions environnementales importantes, faisant de lui une figure polémique, dont le sens de « contre » mentionné par le TLFi.

En ce qui concerne anti-trivelle, anti– est associé au mot trivelle, qui signifie « forages ». Contrairement à anti-hulot, ce néologisme est plus ciblé et directement lié à une problématique environnementale spécifique. Anti-trivelle désigne en effet des groupes opposés à l’exploitation pétrolière par forage et leurs conséquences néfastes sur les écosystèmes locaux. Comme pour anti-hulot, ce mot peut être aussi bien une épithète (« referendum anti-trivelle »[10] ; « pregiudizi anti-trivelle »[11] ; « sindaca anti-trivelle »[12]) qu’un nom (« gli ‘anti-trivelle’ mobilitati »[13] ; « Gli anti-trivelle pronti dall’Asolano a Castiglione »[14]).

5. Néologie et idéologie : les fracto-lexèmes climato– et carbo-, des formants au statut ambigu

La fracto-composition est un type particulier de composition savante par « composition de deux lexies dont la première est tronquée » (CARTIER et al. 2018 : 14). Climato– et carbo– ont à cet égard un statut difficile à cerner. En tant que fracto-lexèmes, ils n’ont pas le même fonctionnement : ce sont des formants néologiques, climato– étant créé par grammaticalisation de climat (de substantif à élément de composition), alors que carbo– tel qu’il est utilisé dans la néologie environnementale peut être analysé comme une resémantisation d’un élément de composition scientifique (chimie). D’un point de vue sémasiologique, climato– renvoie bien sûr à la sphère du « changement climatique » et se charge d’une connotation idéologique importante, comme nous allons le voir, et appartient au champ de la dénonciation, tout comme carbo– qui est en lien avec les émissions de CO2 responsables du changement climatique.

La plupart des fracto-compositions en climato-/carbono– désignent des idéologies ou leurs adeptes, qui témoignent de la controverse sur le climat. Comme l’analyse Aline Francœur (2022), la controverse sur le changement climatique repose sur la responsabilité ou non des activités humaines sur l’évolution du climat et elle s’est développée à partir de 2005 lors du protocole de Kyoto, engendrant un grand nombre de néologismes, notamment pour désigner les deux camps et leurs doctrines respectives. Ces néologismes circulent particulièrement sur le web (blogs, forums, réseaux sociaux).

5.1 Relations syntaxiques et sémantiques opaques entre les éléments de formation

5.1.1 Climato-

Le processus étymologique permettant d’expliquer l’apparition du formant climato– est relativement complexe. Le mot climat, emprunté au grec κλίμα, κλίματος par le latin clima, climătis, connaît en français le dérivé climatique et climatico en italien. Climato– existe déjà dans quelques composés savants, avec syllabe de liaison, et signifie « relatif au climat » : climatologie, climatologue, climatologique, climato-pathologique ; il en va de même pour l’italien. Par rapport aux lexèmes tels que climaticide – « Qui participe au dérèglement du climat de la Terre » d’après le Wiktionnaire, et l’équivalent italien climaticida daté de 2019 dans le Treccani – on pourrait avancer l’hypothèse soit que climato- est la troncation de l’adjectif climatique dans le sens nouveau qu’il prend dans la lexie complexe changement climatique ou bien qu’il condense « relatif au changement climatique ». Ainsi, climato-sceptique peut être paraphrasé « sceptique quant à la réalité du changement climatique », climato-convaincu, celui qui est « convaincu de la réalité du changement climatique ». Pour les compositions en climato-, force est de constater que dans notre corpus les dénominations des « climato-sceptiques » sont plus nombreuses que celles désignant les « climato-convaincus » :

FR : climato-agnostique, climato-convaincus, climato-déni-machin, climato-dénialisme, climato-écolo-sceptique, climato-inactif, climato-optimistes, climato-quiétisme, climato-réalistes, climato-sensibles, climatoceptisme, climatocompatibles, climatoégoïstes, climatofatalistes, climatonégateurs, climatonégationnistes, climatosceptisme, climatophile, climatophobes, climatoréalistes, climatosceptissisme, Climaticide/climatocides, climato-incompatible, climato-intelligentes
IT : Climacambisti, climanegazionismo, climanegazionista, climattivismo, climatocatastrofismo, climatonegazionista

En italien, climato– est observé dans certains composés savants anciens avec leurs dérivés respectifs, tels que climatologia, climatologo, climatologico. Les néologismes italiens, y compris leurs dérivés respectifs, formés sur le patron de climato– présents dans notre corpus sont : climatocatastrofismo, climatocatastrofista, climatonegazionismo qui est en concurrence avec climanegazionismo plus fréquent dans notre corpus. Dans les formations néologiques, l’italien semble préférer la composition en recourant au substantif clima plutôt qu’au formant climato-. Par ailleurs, on peut également supposer que la plupart de ces néologismes sont des néologismes spontanés (PRUVOST, SABLAYROLLES 2019 : 24), créés dans des journaux généralistes ou dans des blogs, forums et réseaux sociaux bien que certains acquièrent une stabilité dans l’usage tels que climanegazionista et ses dérivés.

5.1.2 Carbo

Les formations en carbo– apparaissent dans le corpus français, mais pas dans le corpus italien. Le statut de carbo– est particulier, puisqu’il existait déjà aussi bien en français qu’en italien pour le domaine de la chimie comme « élément tiré du latin carbo (charbon) et entrant dans la composition de termes de chimie » comme dans carbochimie. Cependant, dans les néologismes observés, peu nombreux et surtout en français, carbo- ne signifie plus « charbon », mais « dioxyde de carbone », « gaz à effets de serre ». Nous sommes face à une resémantisation de carbo– qui condense « émission de dioxyde de carbone responsable du changement climatique », comme l’illustrent les lexèmes suivants : carbo-fascisme, carbocentriste, carboneutralité, carboneutre, carbonophile, carbophobes.

Carbo-fascisme et carbonophile désignent à nouveau les « climato-sceptiques », mais d’un autre point de vue : celui de l’adhésion à des modèles énergétiques fondés sur les énergies fossiles. Carbo-fascisme a été créé par Jean-Baptiste Fressoz, chercheur au CNRS, pour décrire les positions hostiles aux politiques environnementales de certains dirigeants comme Trump ou Bolsonaro en 2018. En revanche, carbo-centriste désigne, selon le Wiktionnaire, une « personne qui croit que le réchauffement climatique est provoqué par le gaz carbonique », et désigne donc une vision limitée du problème. Carbo-centrista peut être facilement calqué en italien, comme le montre l’exemple suivant, où les guillemets indiquent une moindre intégration du lexème en italien :

[François Gervais] punta l’indice contro la mancanza di rigore scientifico, i toni apocalittici e il “carbocentrismo ambientale” per cui lo sconvolgimento globale del clima sarebbe causato dalle emissioni umane (https://www.rotonotizie.it/tasse-verdi-italia-ai-vertici/).

Afin de saisir le statut instable de carbo-, nous pouvons analyser le dérivé décarboné (décarbonisation), à son tour dérivé de « décarboner » défini ainsi par le PR : « réduire l’émission de carbone relative à (une activité) » : ici c’est la base lexicale qui est néologique et rejoint les glissements sémantiques observés pour le formant carbo– où carbo- ne signifie pas carbone mais « émissions de dioxyde de carbone responsable des changements climatiques ». Carbo(n)– se comporte ainsi aussi bien comme formant que comme base lexicale non libre. Bien qu’absent de notre corpus, l’italien decarbonizzare est enregistré par le Treccani comme néologisme en 2018.

5.2 Fracto-composition et homonymie

Le cas de climatophile, formé régulièrement sur le patron de la composition savante, est intéressant puisque nous avons affaire à un cas d’homonymie crée par l’apparition du formant néologique climato-. Climatophile désigne en botanique un type de plante, mais il est utilisé aujourd’hui surtout pour dénommer les militants écologistes en faveur du climat comme dans ce titre « Marche pour le climat : des milliers de climatophiles ont répondu à l’appel ».

Comme pour climatophile, carbonophile peut avoir deux sens distincts : ou bien désigner à nouveau un type de plante, ou bien être attribué à Trump pour dénoncer ses politiques qui protégeaient certains lobbys industriels.

5.3 Dissymétrie italien/français

L’absence de dérivés en de– en italien relevée plus haut (§3.1) pourrait s’expliquer par la tendance plus analytique de l’italien à préférer les composés syntagmatiques par rapport au français qui est plus synthétique et préfère les lexèmes composés. D’après l’observation de notre corpus, il semblerait que le français ait une préférence pour la formation d’unités lexicales suivant la séquence déterminant-déterminé, alors que leurs équivalents en italien tendraient plutôt vers une expansion prépositionnelle. Par exemple, pour climato/i– et carbo-, les paires climato-agnostique / agnostici del clima ou carboneutralité/neutralità climatica, voire plus généralement zero emissioni, bien que cette dernière lexie soit trop générique pour être associée au concept exprimé par carboneutralité, à savoir une « situation dans laquelle les émissions de gaz à effet de serre sont compensées par une démarche écoresponsable de réduction des émissions dans l’atmosphère » (GDT : ad vocem).

5.4 Le cas de climalterante

Cependant, alors que climato– semble peu productif en italien (30 formations pour le français, 12 pour l’italien), l’adjectif climalterante, quant à lui, n’a pas d’équivalent en français. Le mot-valise, procédé de formation rare en italien, climalterante, utilisé comme adjectif dans la lexie « gas climalterante » apparaît en 1991 dans une publication scientifique « Ambiente italia 1991 », pour distinguer les gaz à effet de serre « naturels » comme la vapeur d’eau de ceux dont l’origine est humaine :

Le mot est enregistré par le Dictionnaire Treccani en 2021, ce qui témoigne de sa diffusion dans la langue italienne, confirmée par la fréquence dans notre corpus (au pluriel 479 ; au singulier 57). Cependant, climalterante ne trouve aucun équivalent en français ni dans notre corpus ni dans la lexicographie. Une recherche dans les bases de données européennes nous a fourni quelques équivalents utilisés par les traducteurs. Ainsi emissioni climalteranti peut être paraphrasé par exemple par « émissions à effet climatique[15] » ou encore « émissions déstabilisatrices du climat[16] » ou même calqué en français « émissions de climaltérants », avec transposition syntaxique.

Conclusion

Bien que le corpus de départ produise des biais, l’analyse de nos résultats pourrait donner des pistes pour l’analyse du comportement morphosémantique des formants pris en considération. Le concept de formant permet ainsi d’appréhender divers phénomènes de composition du sens dans les néologismes environnementaux. Si les formations par composition savante et par dérivation sont conformes aux matrices néologiques internes du français et de l’italien contemporains, les fracto-compositions se révèlent plus opaques car leur signification se construit dans le discours, fruits de réduction et de condensation du sens, contrairement à leur structure de surface qui relève de la composition savante.

L’analyse contrastive permet également de mettre en avant l’émergence de deux formants néologiques, climato– et carbo-, qui apparaissent nettement plus productifs en français qu’en italien. Ceux-ci existaient déjà comme éléments de composition savante, mais dans le domaine de l’environnement, ils subissent des glissements sémantiques par condensation de lexies complexes qui circulent dans divers discours. Ainsi, comme nous l’avons vu, climato- semble condenser « réchauffement climatique », voire « origines humaines du changement climatique » dans les lexèmes à connotation polémique. Le processus semble identique pour carbo-, qui semble condenser donc « émissions de dioxyde de carbone responsable du changement climatique ». Nous nous trouvons face aussi à des phénomènes de déterminologisation des formants (MEYER, MACKINTOSH 2000) ou de « détechnification » (GUALDO, TELVE 2011 : 19), puisqu’ils renferment de nouvelles significations souvent éloignées des concepts spécifiques véhiculés par les différentes lexies complexes. En nous plaçant dans le sillage d’une étude plus systématique en ce sens, il serait intéressant de suivre l’évolution des néologismes tels que climato-agnostique, climaticide, agriterrorisme, décroissancisme, carbonofilo, climatofobo, etc.

 

Bibliographie

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[1] Les deux auteurs ont participé de façon égale aux recherches et à la rédaction de l’article.

[2] Ce projet a été mis en place par l’Université Sorbonne Paris Nord (sous la direction d’Emmanuel Cartier) et par l’Université de Naples L’Orientale (sous la direction de Jana Altmanova), en collaboration avec les auteurs de cet article. Le projet est soutenu par le Ministero dell’Istruzione, dell’Università e della Ricerca (MIUR), le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) et l’Université Italo-Française.

[3] La Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française suggère qu’agri– est dérivé du latin ager, et non du grec ἀγρός.

[4] Le mot agrisementi est plus précisément un nom de marque utilisé par diverses industries spécialisées dans la collecte et le traitement des semences. Ce nom semble être une création par composition savante, où les règles d’alternance vocalique, conformes à celles explicitées précédemment, ont été appliquées. Malgré sa formation linguistique correcte, il est peu probable que ce mot puisse être largement adopté dans l’usage courant et donc se lexicaliser.

[5] Le document est consultable et disponible à l’adresse suivante : file:///C:/Users/serpi/AppData/Local/Temp/MicrosoftEdgeDownloads/81f4565e-19ef-4f89-b827-52d859acdbf9/AaP_Agri-solaire-2020-2021.pdf (consulté le 17/11/2022).

[6] https://www.gdli.it/contesti/deconsumo/390470

[7] Cf. « La Décroissance, un journal anti-écolo, anti-Hulot » paru dans La Décroissance n°140 en juin 2017 (consulté le 30 juillet 2023).

[8] Cf. « Contre-Grenelle et Pacte anti-Hulot » par Mathieu Jahnich dans le blog Sircome le 6 juin 2007 (consulté le 31 juillet 2023).

[9] Cf. « Échanges d’amabilités entre Nicolas Hulot et Eva Joly » paru dans Le Point le 16 juin 2011 (consulté le 1er août 2023).

[10] Cf. « Referendum anti-trivelle del 17 aprile: i motivi del Sì e del No spiegati in breve » par Raphaël Zanotti, paru dans La Stampa le 16 mars 2016 (consulté le 31 juillet 2023).

[11] Cf. « Perché combattere (non solo sui social) i pregiudizi anti trivelle. Parlano i “caschi gialli” » par Maria Carla Sicilia, paru dans Il Foglio le 17 janvier 2019 (consulté le 31 juillet 2023).

[12] Cf. « Sardegna, il WWF premia la sindaca anti trivelle » par Lucio Biancatelli, paru dans WWF Italia le 7 septembre 2016 (consulté le 31 juillet 2023).

[13] Cf. « Gli ‘anti-trivelle’ mobilitati » par Daniele Duchi, paru dans La Povincia – Cremona le 23 février 2016 (consulté le 31 juillet 2023).

[14] Cf. « Gli anti-trivelle pronti dall’Asolano a Castiglione » paru dans Gazzetta di Mantova le 26 février 2016 (consulté le 31 juillet 2023).

[15] statm.org/europarl/

[16] statm.org/moses/?n=Moses.LinksToCorpora


Per citare questo articolo:

Sarah Nora PINTO, Sergio PISCOPO, « Analyse morphosémantique de formants significatifs dans les domaines de la biodiversité et du changement climatique en français et en italien », Repères DoRiF, n. 30 – Variations terminologiques et innovations lexicales dans le domaine de la biodiversité et du changement climatique, DoRiF Università, Roma, giugno 2024, https://www.dorif.it/reperes/sarah-nora-pinto-sergio-piscopo-analyse-morphosemantique-de-formants-significatifs-dans-les-domaines-de-la-biodiversite-et-du-changement-climatique-en-francais-et-en-italien/

ISSN 2281-3020

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